vendredi, juin 17, 2011

Comme un premier éclat d'une naissante aurore, Cette belle inconnue...

Bonjour mes si superbes Amies. De petites fleurs mauves ce matin, des fleurs qui se sont invitées elles même. Je suppose qu'elles voulaient nous dire bonjour.

-ouh ouh, nous sommes là aussi, de simples fleurs des champs, des fleurs qui s’accrochent aux grillages des jardins pour résister au mistral rageur. ouh ouh, nous existons, ouh ouh, bisous, bisous.

Ce sont les fleurs inconnues amusantes et qui s'invitent, à deux pas de ma porte, comme un message pour garder un esprit ouvert en permanence. Je ne sais pas si je parviens à exprimer correctement ce ressenti sur la porte ouverte sur l'inconnu, les inconnues. Ce n'est pas très important, c'était des mots comme un sourire, un clin d'oeil.

Je vous souhaite une très belle journée.
Bises.
Ivano

Oui, c'est amusant, elles ressemblent un peu à des violettes sur une tour. Je ne sais pas le nom de ces fleurs qui sont apparues dans mon jardin comme cela, plouf, plouf, elles se sont invitées et ont choisi un bout d'allée pour pousser tranquilles. Tous les matins elles me font rire. Elles sont magnifiques dans leur désir de vivre! Ce ne sont pas des violettes, non, non, juste de belles inconnues, alors j'ai cherché ce qu'en disait nos poètes.

Charles DOVALLE (1807-1829)

L'inconnue

Ô jardins enchantés ! scènes éblouissantes !
Brises du soir ! zéphirs ! haleines caressantes !
Air brûlant, imprégné de désirs et d'amour !
Femmes, qu'on suit de l'oeil de détour en détour !
Tumulte ! bals confus, aux amants si propices !
Tourbillon entraînant ! Tivoli !... - Quand mon coeur,
Froissé par le dégoût, mais ardent au bonheur,
Voudra du souvenir savourer les délices,
J'irai sous tes arceaux, à la place où brilla,
Comme un astre d'argent, comme un blanc météore,
Comme un premier éclat d'une naissante aurore,
Cette belle inconnue... Et je dirai : " C'est là ! "
 
 
Charles-Marie LECONTE DE LISLE (1818-1894)

Le barde de Temrah

Le soleil a doré les collines lointaines ;
Sous le faîte mouillé des bois étincelants
Sonne le timbre clair et joyeux des fontaines.

Un chariot massif, avec deux buffles blancs,
Longe, au lever du jour, la sauvage rivière
Où le vent frais de l'Est rit dans les joncs tremblants.

Un jeune homme, vêtu d'une robe grossière,
Mène paisiblement l'attelage songeur ;
Tout autour, les oiseaux volent dans la lumière.

Ils chantent, effleurant le calme voyageur,
Et se posent parfois sur cette tête nue
Où l'aube, comme un nimbe, a jeté sa rougeur.

Et voici qu'il leur parle une langue inconnue ;
Et, l'aile frémissante, un essaim messager
Semble écouter, s'envole et monte dans la nue.

À l'ombre des bouleaux au feuillage léger,
Sous l'humble vêtement tissé de poils de chèvre,
La croix de bois au cou, tel passe l'Étranger.
 
 
Voilà, j'ai trouvé, il s'agit de Dauphinelles d'Ajax ou Consolida ajacis  Famille des Ranunculacées (Ranunculaceae)
 
 
Annibal de LORTIGUE (1570-1640)

Ni la fleur qui naquit du beau nom de Junon,
L'honneur à ce jour d'hui de l'écusson de France
Ni le fleuron pourpré qui tira sa naissance
De celui que Cyprine élut pour mignon,

Ni celle qui d'Ajax fait vivre le renom,
Ni l'autre qui s'éclôt quand le printemps commence,
Née du beau jeune homme épris de sa présence
Dont encore aujourd'hui elle retient le nom,

Ne me feront jamais oublier mon ortie,
Que la froideur d'hiver n'a jamais amortie,
Et revivra toujours sous l'aile de mes vers.

Phébus empêchera qu'elle ne se flétrisse :
Bref, elle domptera les glaçons des hivers
Mieux que les lis, l'oeillet, l'Ajax, ou le Narcisse.
 
Les Dauphinelles d'Ajax,...c'est amusant certains noms de fleurs