Bonjour, bonjour, oui bonjour à Vous les Athanatos, bonjour à vous dans le Royaume des Cieux. Oui, oui, il me plait de vous rendre votre humour. Quelle chance incroyable nous avons d'être mortels, ici bas !
Bonjour mes si superbes amies, un petit bouquet de thyms fleuris, pour vous, en ce si doux matin. Les oiseaux chantent, le soleil éclabousse tout de sa joie, les cerisiers ploient, chargés de beaux fruits rouges. C'est la paix, le silence des vents, le grand calme, l'invitation à la contemplation.
Oui, oui, moquez vous de nous pauvres mortels, je sais bien que vous jalousez nos expériences en vies. Votre immortalité vous pèse parfois. Alors, vous venez, vous nous observez, vous jouez de nos vies, de nos aventures, de nos amours. La seule chose qui vous agace, c'est le manque de vie. Vous êtes, vous les Dieux, comme un grand et fort vent, vous êtes toujours prêts à gonfler les voiles des mortels, toujours prêts à suivre ceux qui veulent s'aventurer au loin, ceux qui veulent aller au bout du dernier sentier aux confins du monde.
Bonne journée à Vous.
Je cause, je cause...
Et c'est bien ainsi, j'évacue le trop plein.
Ivano
Cela donne envie de s'allonger là, de prendre un de ces brins d'herbe, de le machouiller et de rester des heures à contempler le ciel, vous ne trouvez pas....
Le grec athanatos, signifiant « immortel » vient du privatif a- et de thanatos, "la mort".
Jean-Baptiste ROUSSEAU (1671-1741)
J'ai vu mes tristes journées
Décliner vers leur penchant ;
Au midi de mes années
Je touchais à mon couchant :
La Mort, déployant ses ailes,
Couvrait d'ombres éternelles
La clarté dont je jouis ;
Et, dans cette nuit funeste,
Je cherchais en vain le reste
De mes jours évanouis.
Grand Dieu, votre main réclame
Les dons que j'en ai reçus ;
Elle vient couper la trame
Des jours qu'elle m'a tissus :
Mon dernier soleil se lève
Et votre souffle m'enlève
De la terre des vivants,
Comme la feuille séchée,
Qui, de sa tige arrachée,
Devient le jouet des vents.
Décliner vers leur penchant ;
Au midi de mes années
Je touchais à mon couchant :
La Mort, déployant ses ailes,
Couvrait d'ombres éternelles
La clarté dont je jouis ;
Et, dans cette nuit funeste,
Je cherchais en vain le reste
De mes jours évanouis.
Grand Dieu, votre main réclame
Les dons que j'en ai reçus ;
Elle vient couper la trame
Des jours qu'elle m'a tissus :
Mon dernier soleil se lève
Et votre souffle m'enlève
De la terre des vivants,
Comme la feuille séchée,
Qui, de sa tige arrachée,
Devient le jouet des vents.
Théodore Agrippa d' AUBIGNÉ (1552-1630)
A l'éclair violent de ta face divine,
N'étant qu'homme mortel, ta céleste beauté
Me fit goûter la mort, la mort et la ruine
Pour de nouveau venir à l'immortalité.
N'étant qu'homme mortel, ta céleste beauté
Me fit goûter la mort, la mort et la ruine
Pour de nouveau venir à l'immortalité.
Gérard de NERVAL (1808-1855)
Le ballet des heures (Le Dieu Pan parle :)
Les heures sont des fleurs l'une après l'autre écloses
Dans l'éternel hymen de la nuit et du jour ;
Il faut donc les cueillir comme on cueille les roses
Et ne les donner qu'à l'amour.
Ainsi que de l'éclair, rien ne reste de l'heure,
Qu'au néant destructeur le temps vient de donner ;
Dans son rapide vol embrassez la meilleure,
Toujours celle qui va sonner.
Et retenez-la bien au gré de votre envie,
Comme le seul instant que votre âme rêva ;
Comme si le bonheur de la plus longue vie
Était dans l'heure qui s'en va.
Vous trouverez toujours, depuis l'heure première
Jusqu'à l'heure de nuit qui parle douze fois,
Les vignes, sur les monts, inondés de lumière,
Les myrtes à l'ombre des bois.
Aimez, buvez, le reste est plein de choses vaines ;
Le vin, ce sang nouveau, sur la lèvre versé,
Rajeunit l'autre sang qui vieillit dans vos veines
Et donne l'oubli du passé.
Que l'heure de l'amour d'une autre soit suivie,
Savourez le regard qui vient de la beauté ;
Être seul, c'est la mort ! Être deux, c'est la vie !
L'amour c'est l'immortalité !
Le ballet des heures (Le Dieu Pan parle :)
Les heures sont des fleurs l'une après l'autre écloses
Dans l'éternel hymen de la nuit et du jour ;
Il faut donc les cueillir comme on cueille les roses
Et ne les donner qu'à l'amour.
Ainsi que de l'éclair, rien ne reste de l'heure,
Qu'au néant destructeur le temps vient de donner ;
Dans son rapide vol embrassez la meilleure,
Toujours celle qui va sonner.
Et retenez-la bien au gré de votre envie,
Comme le seul instant que votre âme rêva ;
Comme si le bonheur de la plus longue vie
Était dans l'heure qui s'en va.
Vous trouverez toujours, depuis l'heure première
Jusqu'à l'heure de nuit qui parle douze fois,
Les vignes, sur les monts, inondés de lumière,
Les myrtes à l'ombre des bois.
Aimez, buvez, le reste est plein de choses vaines ;
Le vin, ce sang nouveau, sur la lèvre versé,
Rajeunit l'autre sang qui vieillit dans vos veines
Et donne l'oubli du passé.
Que l'heure de l'amour d'une autre soit suivie,
Savourez le regard qui vient de la beauté ;
Être seul, c'est la mort ! Être deux, c'est la vie !
L'amour c'est l'immortalité !
Les heures sont des fleurs l'une après l'autre écloses...Gérard de Nerval, j'adore, jamais, oh non jamais porte close! les pierres sur la photo viennent d'une ancienne chapelle du moyen age, des pierres comme des gardiennes des jours, des sentinelles dans les cieux...
Émile VERHAEREN (1855-1916)
Mon ami, le paysage
J'ai pour voisin et compagnon
Un vaste et puissant paysage
Qui change et luit comme un visage
Devant le seuil de ma maison.
Je vis chez moi de sa lumière
Mon ami, le paysage
J'ai pour voisin et compagnon
Un vaste et puissant paysage
Qui change et luit comme un visage
Devant le seuil de ma maison.
Je vis chez moi de sa lumière
Et de son ciel dont les grands vents
André CHÉNIER (1762-1794)
La Provence odorante, et de Zéphyre aimée,
Respire sur les mers une haleine embaumée,
Au bord des flots couvrant, délicieux trésor,
L'orange et le citron de leur tunique d'or ;
Et plus loin, au penchant des collines pierreuses,
Forme la grasse olive aux liqueurs savoureuses,
Et ces réseaux légers, diaphanes habits,
Où la fraîche grenade enferme ses rubis.
Sur tes rochers touffus la chèvre se hérisse,
Tes prés enflent de lait la féconde génisse,
Et tu vois tes brebis, sur le jeune gazon,
Épaissir le tissu de leur blanche toison.
La Provence odorante, et de Zéphyre aimée,
Respire sur les mers une haleine embaumée,
Au bord des flots couvrant, délicieux trésor,
L'orange et le citron de leur tunique d'or ;
Et plus loin, au penchant des collines pierreuses,
Forme la grasse olive aux liqueurs savoureuses,
Et ces réseaux légers, diaphanes habits,
Où la fraîche grenade enferme ses rubis.
Sur tes rochers touffus la chèvre se hérisse,
Tes prés enflent de lait la féconde génisse,
Et tu vois tes brebis, sur le jeune gazon,
Épaissir le tissu de leur blanche toison.