lundi, août 01, 2011

Mauves des champs

Bonjour, bonjour, les premiers soleils d'août sont rassurants. Après les froidures et les grisailles de juillet, ils viennent comme pour dire "pouce", il est temps de faire une pause. François Hollande se présente comme le candidat "normal", c'est de l'humour. Les premiers soleils d'Aout sont des soleils "normaux", chaud mais pas brûlants, enfin de belles journées d'été.
Des petites fleurs de mauve sylvestre, de mauve des champs, de mauve "normale". Ces fleurs ont beaucoup de vertus apaisantes. Elles étaient utilisées depuis la plus haute antiquité pour soigner un peu tout et calmer. Une sorte de petit médicament universel, de médicament "normal".
Je joue avec ce mot de "normal" car vous l'aurez bien compris, il ne veut pas dire grand chose de concret. Qu'est ce qui est normal? Ce qui suit les normes, oui mais lesquelles et pour qui, pourquoi?
-Je suis normal , moi. Si c'est dit avec humour comme François Hollande, sans le prendre au sérieux, cela passe, cela peut même faire rire. Par contre, celui qui dirait cela en se prenant au sérieux, en croyant que c'est une vérité, ne serait-il pas le pire fou qui se puisse imaginer?
Ce serait le paradoxe de la folie. Les plus fous seraient en fait ceux qui se croient normaux, c'est à dire, et c'est effrayant, le plus grand nombre.
-Nous sommes le grand nombre, nous sommes des normaux parmi les normaux! Ainsi s'expriment les fous véritables, les fous qui foncent droit dans les murs de plomb, d'acier, de marbre, de papier.
Excellente journée à Vous, mes si chères Amies. Puissent les soleils "normaux" de ce début d'août illuminer votre âme d'une douce félicité.
Ivano




Cécile SAUVAGE (1883-1927)

La corbeille

Choisis-moi, dans les joncs tressés de ta corbeille,
Une poire d'automne ayant un goût d'abeille,
Et dont le flanc doré, creusé jusqu'à moitié,
Offre une voûte blanche et d'un grain régulier.
Choisis-moi le raisin qu'une poussière voile
Et qui semble un insecte enroulé dans sa toile.
Garde-toi d'oublier le cassis desséché,
La pêche qui balance un velours ébréché
Et cette prune bleue allongeant sous l'ombrage
Son oeil d'âne troublé par la brume de l'âge.
Jette, si tu m'en crois, ces ramures de buis
Et ces feuilles de chou, mais laisse sur tes fruits
S'entre-croiser la mauve et les pieds d'alouette
Qu'un liseron retient dans son fil de clochettes.